NOS ORIGINES

L'origine des Ossalois : Osquidates montani ou Osquidates campestri ?

Plusieurs références existent dans la littérature pour nous éclairer dans nos recherches.
Commençons par l’ouvrage de Jean Joanicot: la vallée d’Ossau à travers l’histoire. « D’où venaient ces hommes? Nous ne pouvons nous livrer qu’à des conjonctures. Sans doute avaient-ils émigré, en surnombre, soit du Mas-d’Azil en Ariège, ou d’Izturritz en Pays Basque, ou encore des Eyzies en Dordogne ou d’Espagne ? Ils étaient partis à l’aventure, cherchant dans le piémont pyrénéen des lieux propices pour s’y établir; Ayant trouvé des grottes creusées par les eaux d’Arudy et, ces lieux jugés à leurs convenances, ils s’établirent ici.”
Une autre source nous en dit un peu plus, celle de l’abbé P. Badiolle avec son historique des droits d’Ossau : “A l’aurore de notre histoire, les tribus ibériennes s’étaient établies en Béarn avec les Osquidates  montani. Semble-t-il, ils occupaient les vallées d’Ossau, d’Aspe et de Barétous, mais ils débordaient aussi dans la région de Pau et Morlaàs, ce qui laisse à penser que les Ossalois seraient les descendants des Osquidates. Une tribu de même sang, les Osquidates Campestri auraient détenu  les Landes dans les contrées de Saint–Sever, Grenade, Hagetmau et même jusqu’au Bazadais.”

Essentiellement pasteurs, ils vivaient du produit de leur bétail (vaches et brebis) et leur pays fut appelé pays des Vaccéens ou vachers. Durant la belle saison, ils tenaient leurs troupeaux sur la haute montagne.
Et le Pont-Long dans tout ça !!   Henri  Cavaillés s’appuyant sur les publications de J.Passy a soutenu l’hypothèse que la vallée d’Ossau aurait été peuplée vers 845 par une émigration spécifique des habitants de Lescar, l’ancienne Bénéharnum chassés par l’invasion des Normands. Ils auraient occupé en premier lieu les villages d’Arudy, Castet et Izeste en Bas–Ossau. Cependant, d’après les écrits de Pline, rien n’interdit d’ajouter que la vallée d’Ossau était occupée bien avant,  et que les Osquidates montanis auraient envoyé leurs troupeaux sur cette lande, bien avant 845 !

Les dates importantes de l’histoire des ossalois

  • 845 : Création du Vicomté de Béarn
    La ville de Pau n'est quasiment pas existante à cette époque. Les principales villes sont Orthez, Lescar et Morlaàs (1ère capitale du Béarn où la monnaie est frappée). C'est Centulle IV, probablement, qui construira la ville de Pau avec l'édification d'un chatelet : "lou Castet Menou" (sur l'emplacement aujourd'hui de la maison Gassion) . Les limites de la ville seront négociées avec les ossalois et matérialisées par trois pieux (en béarnais " u pau" qui donnera le nom à la ville)
  • 1187 : Début du cartulaire d'Ossau
    La vallée d'Ossau est organisé en Jurade. Dès cette époque, les chefs de famille ossalois élisaient les Jurats (des maires de villages en quelque sorte) qui se réunissaient dans une petite pièce attenante à l'église de Bielle, le Ségrari. Toutes les décisions étaient alors consignées dans le livret rouge, ou cartulaire d'Ossau, qui était enfermé dans le coffre du Ségrari et fermé par 3 clés détenues par 3 bergers différents. Mis à part la guerre qui était gérée par les seigneurs d'Ossau, la Jurade administrait toute la vallée.
  • 1319 : Lettre patente de Jeanne d'Artois
    Suite à la mort précoce de Gaston Ier, vicomte de Béarn, sa femme Jeanne d'Artois devient la tutrice du futur vicomte trop jeune pour gouverner. Jouissant d'une mauvaise réputation, les ossalois inquiets reçurent Jeanne d'Artois au Ségrari de Bielle pour faire valoir leur droits et notamment la propriété du Pont-Long. Elle leur délivra une lettre patente qui reconnaissait leur propriété et leurs droits en présence des Seigneurs d'Ossau qui n'étaient présents que pour attester de la véracité des propos entre les ossalois et Jeanne d'Artois. Les ossalois ne manqueront pas d'utiliser à chaque fois que nécessaire "la carta de Madame Johane" pour faire valoir leurs droits.
  • 1445 : Bornage du Pont-Long
  • 1549 : Tableau des feux établi
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    Les feux correspondaient au foyer dont les cheminée brulaient plus de 6 mois dans l'année. Un recensement des maisons casalères fut déjà effectué en 1385, mais c'est celui de 1549 qui fait toujours foi pour la répartition des dividendes par la Commission Syndicale du Haut-Ossau aux 8 communes. Il s'agit d'un tableau en bois dans lequel est gravé le nombre de feux par commune.
  • 1688 : Sentence de Vaubourg
    La ville de Pau, qui a prospéré à partir du XIIème siècle avec les villages environnant, a grapillé petit à petit le territoire du Pont-Long ce qui a valu quelques expéditions punitives menées par les ossalois. Sous le règne de Louis XIV qui souhaitait imposer l'autorité des Seigneurs, le 31 juillet 1664 fut imposé la sentence administrative de M. de Vaubourg qui imposait aux ossalois de payer une albergue de 100 livres au roi.
  • 1836 : Création de la Commission Syndicale de la Vallée d'Ossau
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    Malgré la création des communes par Napoléon, la vallée d'Ossau continue à fonctionner de la même manière depuis la nuit des temps avec la Jurade. Louis-Philippe souhaite mettre un terme à ce mode de gestion et le 3 juin 1836, par une ordonnance royale, il créé la commission Syndicale. Emanation des conseils municipaux de la vallée, elle sera chargée de gérer les biens indivis de la vallée.
  • 1853 : Partage des biens indivis entre le Haut et le Bas-Ossau
    A cette époque, l’économie rurale avait bien changé dans la basse vallée d’Ossau (canton d’Arudy), il est arrivé que l’hivernage des troupeaux dans la lande du Pont-Long ne s’est plus imposé avec la même rigueur. Dès lors, le Pont-Long est devenu un bien inutile et poids lourd pour ce pays (il n’était plus rémunérateur). Le canton d’Arudy demanda le partage de la lande (2140 ha) qui fut effectué en 1853 et le Bas-Ossau s’empressa de le vendre. Par tirage au sort, le Haut-Ossau eut la partie OUEST de la route de Bordeaux, le Bas-Ossau eut la partie EST avec chacun 1070 ha.

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